Le banditisme entre stratagème politique et déshumanisation

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Haïti fait face au fléau du banditisme, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale Port-au-Prince, et dans quelques grandes villes du pays, détériorant ainsi un climat social déjà fragile en dépit de tant d’autres problèmes cruciaux auxquels est confronté Haïti.

Beaucoup de personnes se questionnent au sujet des armes et des munitions dont disposent les bandits ? La question est justifiée par le fait que ces individus sont issus de quartiers défavorisés et sont les plus pauvres de la population. Ainsi se demande-t-on, comment des gens qui peinent à manger à leur faim pourraient s’acheter des armes de guerre ? Des armes de haut calibre et des munitions dont ne dispose même pas la Police nationale d’Haïti.

Qui a de l’argent pour armer des bandits et à quelles fins ? Comment sont arrivées ces armes sur le territoire ? Au nom de qui ? Où est passé le contrôle des frontières ? Des douaniers témoignent qu’ils sont parfois forcés par des autorités de laisser passer certaines cargaisons sans contrôle. L’affaire du port de Lafiteau en est un exemple irréfutable.

Aujourd’hui, les bandits, devenus « légaux », gagnent du terrain. Ils nous rejoignent dans nos tendres campagnes et terrorisent nos pauvres paysans. Il n’y a plus de zones de non-droit. Haïti est devenu un pays de non-droit. On ne peut pas porter plainte. On ne sait plus qui est qui. Le banditisme est probablement d’État.

De surcroît, des bandits bénéficient des privilèges de l’État et des élus en particulier, disposant de leurs voitures, profitant de leur statut et de l’immunité qui va avec. On assiste à une montée en puissance du banditisme qu’on pense même accorder plus d’importance au travail des bandits armés au détriment de celui de la PNH, les autorités ne peuvent pas ou ne veulent pas jusque-là combattre le banditisme qui sévit déjà depuis des années dans le pays.

Être chef de gang constitue une fonction très lucrative, entre vols à mains armés, des recettes dans des marchés publics, des saisis, des enlèvements et séquestrations suivis de demande de rançon, des crimes attaquant la dignité humaine, ces chefs ont de nombreuses sources de revenus qu’ils ne sont pas prêts à abandonner du jour au lendemain. Devenu un allié sûr de l’élu, le chef de gang donne non seulement accès au quartier, mais aussi la garantie de certaines fraudes électorales en faveur de son compère.

Des élus sont en connivence avec des chefs de gangs, leurs voitures sont utilisées à des fins illégales. Les bandits sont protégés par certaines autorités, selon le protecteur du citoyen M. Renan Hédouville.

Le climat d’insécurité bat son plein dans la capitale et dans plusieurs villes de province, toujours selon le protecteur du citoyen qui souligne la facilité déconcertante avec laquelle les bandits peuvent se fédérer et passer du nord au sud de la capitale sans être inquiétés. Les bandits se sentent soutenus, ils sont protégés par certaines autorités tandis que la population est abandonnée à elle-même a martelé M. Hédouville.

Autres exemples pouvant prouver la parfaite collaboration étroite qui existe entre des chefs de gang et des autorités, Barbecue que la police dit rechercher, a participé paradoxalement durant la période d’état d’urgence sanitaire du mois d’avril 2020 à des activités de distribution de kits alimentaires au vu et au su de tout le monde, aux côtés de plusieurs agents de la PNH.

En somme, le banditisme demeure l’un des problèmes les plus inquiétants et urgents auxquels fait face Haïti, malheureusement dû à une absence de volonté des autorités dans le cadre de la lutte contre le phénomène de l’insécurité afin de mettre fin aux actions des bandits dans le pays. Ainsi, on assiste à des actes de violations de liberté, le droit à la sécurité et à la protection n’est plus garanti aujourd’hui en Haïti, donc on assiste progressivement à un processus de déshumanisation, car le droit à la liberté est vilipendé, et pourtant pour reprendre le fameux John Lock, il n’y a d’hommes que d’hommes libres.

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